INTERVIEW DE L'AUTEUR

Ton troisième roman s'intitule Sélection naturelle, un roman capitaliste. Pourquoi ce titre?
J’ai choisi ce titre car il m’est apparu comme une évidence. Je voulais m’intéresser aux impacts psychologiques du capitalisme chez les personnes lambdas, les antihéros comme toi ou moi, comme tous mes lecteurs et comprendre quelles étaient les conséquences de notre quotidien passé à travailler assez pour recommencer le même type de tâches le lendemain. La théorie de Darwin selon laquelle « les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements », s'applique pour moi à l'espèce humaine et à travers ce roman je questionne le système capitaliste, son rythme effréné et l'oppression exercée par la société de consommation qui ne nous laisse que le choix entre se faire écraser, et écraser les autres.

Il s'inscrit donc clairement dans une perspective critique vis-à-vis du capitalisme n'est-ce-pas ?
Exactement, je voulais aborder les dérives sociales de la société de consommation à travers mes trois antihéros afin de voir comment dans leur vie ordinaire ils s’en sortaient, comment ils géraient leurs états d’âme, leurs hésitations, leurs lâchetés et leur humanité. Le capitalisme les place devant leurs paradoxes, leur égoïsme, leurs espoirs aussi, et pose deux questions que nous nous posons tous les jours: peut-on arrêter la machine bien ordonnée qui nous broie ? Jusqu’où accepter la compromission dans ce système devenu fou ?

Trois personnages principaux se croisent dans ce roman. Ils se situent tous trois à des âges différents. Duquel te sens-tu le plus proche ?
Des trois, car j’ai voulu montrer que quelques soient nos origines, nos conditions sociales, nos âges, nos comportements sont les mêmes face au capitalisme schizophrénique qui nous promet le progrès et enfonce une partie importante de la population dans la détresse.

Qu'est-ce qui t'as inspiré ces trois histoires ?
La vie de proches, la vie de tous les jours, de mon quotidien, de celui de mes amis et par extension de celles de chacun de nous. Je souhaite parler dans mes livres de la réalité, de nos contradictions, de nos paradoxes, de tout ce qui fait que nous sommes des êtres humains. Nous avons tous des côtés obscurs et nous tentons chaque jour de les dépasser… Certaines fois nous y arrivons, d’autres fois, non.

Quel est ton objectif avec ce roman ?
Mon objectif est avant tout de divertir les lecteurs, qu’ils passent un bon moment en découvrant mes personnages et qu’ils se disent de temps en temps : « ca m’est arrivé ça ! » ou se demandent ce qu’ils auraient fait dans telle ou telle situation.

Une fois encore, la musique est présente dans ce roman puisqu'une playlist figure à la fin. C'est ta marque de fabrique ? Comment fais-tu les choix des titres par rapport aux personnages et leur histoire ? Je travaille beaucoup sur le caractère de mes personnages, leur personnalité et donc ça passe forcément par la détermination de la musique qu’ils écoutent. Je vois la musique comme un formidable reflet de nos âmes et de nos doutes. Je travaille avec et quand je me mets dans la peau de tel ou tel héros, je me mets à écouter la musique que lui-même écoute.

La couverture, comme celle de Génération H, ton précédent roman, est assez choc. Elle est assez violente aussi …
Elle illustre bien la violence à laquelle nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre, pour ne pas dire tous les jours. Allume ta télévision et regarde le monde qui s’écroule. Nous assistons à notre décadence en dînant le soir et en attendant la publicité pour aller aux toilettes. C’est pathétique et tellement humain. Je cherche donc à trouver des motifs d’espoir dans notre société et il y en a heureusement !

Génération H, avec plus de 6000 livres vendus a bien marché, qu'attends-tu de ce nouveau roman ?
J’espère satisfaire les lecteurs de mes deux premiers livres et continuer à les divertir en les faisant réfléchir. Je pense qu’ils vont être touchés par le thème de Sélection naturelle et je suis impatient d’aller le défendre dans différents salon du livre pour discuter avec eux de leurs impressions.